Il était 85 ans, j'étais en vacances dans une petite station balnéaire du sud de la Côte d'Azur, le temps passait vite. La première semaine a été consacrée aux promenades au bord de la mer et aux soirées sur le pont du yacht Abri, qui appartenait à mon ami Enrix Preston. Et puis un de ces jours j'ai rencontré la belle Marie.
Je reviens d'En Mer, éprouvant un état de bonheur, respirant l'air frais de la nuit, rempli d'arômes d'épices et de roses en fleurs. Les hôtels étaient ennuyeux et il n'était pas possible, pendant une nuit blanche, de s'occuper d'autre chose d'agréable que de regarder les étoiles sur la terrasse et de boire du vin.
Cette perspective ne m'a pas du tout inspiré et je me suis dirigé vers le rivage pour écouter le bruit des vagues. Le ciel, parsemé d’étoiles aléatoires qui clignotaient inutilement, paraissait trop sombre. L’observer longtemps demandait beaucoup de patience et une certaine dose de pessimisme. Ce que, d'ailleurs, à ce moment-là j'avais en abondance, et donc, confortablement assis sur une chaise en osier, j'ai laissé mes pensées m'emmener le plus loin possible du rivage.
Dix minutes à peine se sont écoulées lorsque mon ouïe a été perturbée par le bruit de pas qui s'approchaient.
-Bonne nuit. C'était une voix féminine douce et innocente.
-Bien. Dis-je avec un certain retard, ce qui était nécessaire pour attirer mon attention sur cette connaissance apparemment imminente. La femme s'est approchée pour que je puisse la voir.
-Je ne pensais rencontrer personne ici, j'aime juste regarder ce paysage le soir. Désolé si je vous ai dérangé. Elle regardait la mer, ses traits délicats apparaissant dans toute leur splendeur, éclairés par une faible lueur.
-Au contraire, tu as dissipé ma mélancolie. Cette vue réveille à chaque fois une tristesse intangible dans ma mémoire.
-Et ici, je ressens ma solitude et je m'abandonne aux rêves, car tout le monde n'est pas destiné à être avec quelqu'un, et vous ne comprendrez jamais votre nature tant que vous n'éprouverez pas un réel sentiment de solitude, en harmonie avec votre monde.
-Alors ça t'apaise ?
-Oui c'est possible. Je m'appelle Marie. Elle tendit la main, mes lèvres touchèrent sa peau douce.
-Tu es la sorcière Marie.
-Non, qu'est-ce que tu fais, hein..?
-Nikolaï. Elle sourit légèrement.
-M.. Nikolaï. Avez-vous des racines russes ?
-Oui, mais je ne suis pas communiste. Du moins seulement formellement.
Il y eut un silence. Elle semblait se souvenir de quelque chose d'important.
-Il fait froid, je devrais probablement y aller maintenant.
-Laisse-moi t'accompagner ?
-Bien. Longons le rivage.
Nous avons marché côte à côte et j'ai senti de la chaleur, de la chaleur émanant de son corps. Le parfum des roses mélangé au parfum. J’étais attiré par elle, je ne savais pas pourquoi, c’était un désir inconscient. J'avais envie de lui embrasser les épaules, de lui caresser le cou, de profiter de chaque respiration à côté de cette femme. Mais je ne pouvais pas, du moins pas maintenant. Non, pas de romans, ai-je essayé de m'en convaincre.
-Que fais-tu, Marie ?
-Hmm... je me repose. Et toi?
-J'essaie.
Quelques minutes plus tard, nous nous sommes éloignés du rivage et nous sommes dirigés vers une rue éclairée par des enseignes au néon.
-Allons ici. Elle désigna un salon avec une enseigne Mortinado. J'aimerais prendre une bouteille de vin. Nous sommes descendus à la cave, il y faisait plutôt frais. Marie frissonna. Le propriétaire nous a conduits vers une étagère au centre.
-Je pense que tu dois être sur cette étagère, c'est l'un des meilleurs vins de notre salon. Millésime 1964.
-Bonne année. J'ai remarqué.
-Oui, vraiment merveilleux. » dit le propriétaire.
-Je vais l'emmener. Marie se tourna vers le propriétaire.
- S'il te plaît, monte à l'étage, je vais le préparer pour toi dans une minute.
Nous avons monté les mêmes escaliers. Deux minutes plus tard, le propriétaire est apparu.
-Laisse moi payer?
-Non, s'il vous plaît, cela ne sert à rien. Elle secoua la tête.
-En signe de ma sympathie. J'ai fait un chèque.
Nous avons marché deux pâtés de maisons et nous sommes retrouvés près de l'hôtel Palermo.
- Veux-tu monter prendre un verre de vin ? Il y a une belle vue depuis ma terrasse.
-Avec plaisir. Je ne m'attendais pas à une telle tournure des événements, et je dois avouer que j'ai été un peu perplexe face à une telle proposition. Bien que cela soit considéré comme tout à fait normal dans certaines stations balnéaires. Là-bas, les gens vivent une vie complètement différente et l'heure de la journée n'a pas beaucoup d'importance pour eux. Marie n’avait donc pas l’air fatiguée, même s’il était tard.
Nous avons beaucoup parlé, nous rapprochant de plus en plus. Le vin s'est avéré extrêmement étonnant. Il laissait un arrière-goût sucré qui pourrait être comparé au goût d'un baiser d'une femme bien-aimée. J'étais fatigué et j'ai dû prendre congé.
-Viens demain après-midi à l'hôtel Palermo, nous allons sortir en mer, prendre un petit verre et regarder le rocher au large de la rive nord, il y a un passage vers la villa de Mira Laskovic, tu ne le connais pas ?
-Non pas encore.
-Voudrais-tu dîner avec lui ? Il cuisine à merveille, surtout Estebal portevoie. "
- Vraiment ? Elle s'est approchée de moi, très près, de sorte que ses cheveux touchaient presque mon visage.
- Du moins c'est ce qu'on dit.
Elle a posé sa tête sur mon épaule. Il faisait noir, et j'ai senti son cœur battre.
"Je vais faire du thé, ne pars pas." Je me suis assis sur le canapé et j'ai observé ses mouvements, sa peau était blanche, même ses bras légèrement pâles, ses yeux gentils et doux, sombres et duveteux. cheveux.
-Voici ton thé.
-Merci.
-Lait?
-Oui s'il vous plait. Je restai silencieux pendant un moment, regardant autour de moi la chambre du luxueux Palermo.
-Alors tu aimes être seul ?
-J'aime ça, mais pas aujourd'hui.
-Pourquoi?
-Je ne pense pas que ça vaut la peine d'en parler. Elle se sentait triste.
-Tu es contrariée?
-Oh non, c'est plutôt de la fatigue. Elle s'est rapprochée.
-Tu sais, toi et moi sommes probablement maintenant les seuls sur toute la Côte d'Azur qui, en ce moment, réfléchissent à la manière de s'endormir le plus rapidement possible, mais pour une raison quelconque, ils n'arrivent tout simplement pas à se décider à le faire.
- C'est marrant. Elle sourit, posa la tasse sur la table, bâilla et se dirigea vers le lit. Alors, qu'est-ce qui nous arrête exactement ? Je me suis approché d'elle. Elle m'a regardé attentivement. J'ai commencé à lui enlever ses vêtements. Exposant lentement ses épaules blanches comme neige, puis j'ai commencé à travailler sur la jupe, la fermeture éclair a grincé, elle a soupiré et l'a jetée, nous avons grimpé sous la couverture. Elle tremblait dans mes bras comme un oiseau attrapé, ses jambes étaient pliées au niveau des genoux, gémissant, enroulant ses bras autour de mon dos, elle me serra plus près d'elle.
-Chéri, bien. murmura Marie en respirant profondément. Ses yeux étaient ouverts. Elle sourit et ses mains étaient sur mon cou.
-Ne vous arrêtez pas. Sa nature féminine s'épanouit, comme un bouton de rose s'ouvre à l'aube, sous les rayons du soleil levant. Je sentais tout son corps, chaque cellule, chaque cheveu, chacun de ses mouvements étaient miens. Elle se cambra légèrement. Comme son corps sentait incroyable, j'étais fasciné.
Que demander de plus, par une nuit tranquille, sur la Côte d'Azur, dans les luxueux appartements d'un hôtel cinq étoiles... Se dressant sur ses coudes, elle me caressa longuement et je a rendu la pareille à ses sentiments... Nous nous sommes endormis au bout d'un moment et j'ai fait des rêves étranges.
Le lendemain matin, je me suis réveillé, Marie dormait encore. Me libérant soigneusement de son étreinte, j'ai pris le téléphone et j'ai commandé du champagne. Quelques minutes plus tard, on frappa à la porte.
-Entrez, c'est ouvert.
-Votre champagne, monsieur.
-Tiens, prends-le.
-Merci, monsieur.
Je suis allé à la fenêtre. Il y avait du bruit venant de la rue. Les gens vaquaient à nouveau à leurs occupations, cherchaient la paix et l'oubliaient à la recherche de divertissement, marchaient, rêvaient d'amour et s'enfuyaient dès qu'ils l'avaient trouvé, pensaient qu'ils vivaient pour le bonheur et ne réalisaient pas que c'était le cas. pas possible.
La vie continuait et n'était pas différente de ce qu'elle était avant moi il y a deux cents ans, et de ce qu'elle apparaîtrait aux yeux de mes contemporains un demi-siècle plus tard.
Je m'assis sur le lit à côté de Marie. Elle dit quelque chose, un sourire apparut sur son visage. J'ai ouvert le champagne et rempli nos verres, puis je suis monté sous les couvertures et j'ai posé ma tête sur sa poitrine. La vie continuait, comme je l'ai dit. Une heure plus tard, je me suis habillé et je suis allé dans ma chambre, j'ai mis un disque et j'ai versé du Sherry.
On a frappé à la porte et un membre de la mission diplomatique est entré avec des questions auxquelles il n'aurait pas dû répondre à mon insu. Après cette conversation, je me suis souvenu de l’invitation à dîner chez Mira Laskovich..
A cette heure-là, il était vers trois heures..